"Les noms de promotion"

par Bruno Dary (72-74)

Voici quelques mois, La Saint-Cyrienne s’est lancée dans une étude un peu sensible, auprès de toutes les promotions issues de la Spéciale et en mesure de s’exprimer, à savoir l’origine de leur nom de promotion, celui qu’ils ont reçu un certain soir de juillet sur le Marchfeld, alors que l’ensemble du bataillon était à genoux et se relevait, au garde-à-vous, auréolé d’un nom de promotion et devenant, de facto, une « promotion ».

Et devant l’intérêt de cette recherche et forcément des débats qui ont ressurgi, nous avons décidé d’en constituer un dossier particulier avec les quelque vingt noms de promotion déjà reçus, alors que les premiers articles sont déjà parus dans notre revue et que d’autres restent encore à recevoir et à publier, en attendant peut-être d’éditer l’ensemble des témoignages, sous forme d’un livre, comme nous l’avions fait pour les 130 ans de 

La Saint-Cyrienne…

2e bataillon

Présentation de notre parrain: le capitaine Goupil

par l'élève-officier Nicolas Fayad - promotion "Capitaine Goupil" (2022-25) 

Il est des hommes qui s’inscrivent dans l’âme de ceux qu’ils mènent et qui savent s’affranchir de toutes les difficultés terrestres pour insuffler l’espérance qui les anime. Le capitaine Goupil était de ceux-là. 

Lire la suite:  CASOAR_251-2e Bat.pdf

Promotion Commandant Morin  (1994-97 

par le colonel François-Xavier Lesueur -secrétaire de promotion

Nous entrons à Saint-Cyr à la fin de l'été 1994, pour une année de formation militaire dense et exigeante au cours de laquelle se forge notre cohésion : nous sommes encore des « embryons » et ne connaissons évidemment pas le Grand Uniforme… En effet, le Grand Soir n'interviendra que fin 1995, après la découverte des traditions saint-cyriennes. Entretemps, dans le cadre d'un amalgame avec les élèves-officiers de réserve, polytechniciens et commissaires, nous avons formé pour une brève période une promotion ad hoc, « Commandos d'Afrique », qui reste pour tous un excellent souvenir.

 Le cheminement vers notre véritable nom de promotion, « Commandant Morin », commence donc à l'hiver 1995-1996, par l'élection du Grand Carré, puis par un travail interne de libres propositions. Parmi les idées qui émergent, se placent favorablement « France éternelle », « Sous-lieutenant Allard-Méeus » et « Commandant Morin ». La première proposition relève de la quasi-mystique et arrivera d'ailleurs en tête du vote de la promotion, la deuxième de la poésie chevaleresque tandis que la dernière témoigne de l’histoire plus récente et de nos aspirations opérationnelles. La notion historico-culturelle de « France éternelle » n'avait pas encore le caractère parfois polémique qu'ont pu, depuis, lui donner certains médias ; plusieurs présidents de la République y avaient même fait référence lors de discours publics. Mais considérant que ce nom dépassait le cadre strictement militaire d'une promotion de Saint-Cyr, la proposition ne fut pas retenue par l'état-major de l'armée de Terre. Curieusement, nous le pressentions et nous ne fûmes finalement pas surpris.

Lire la suite:    CASOAR_251- Cdt Morin.pdf

L’instruction en milieu équatorial 

Par le capitaine Quentin Gomel - promotion « Chef d’escadrons de Neuchèze » (2014-17) - Chef du Centre d’entraînement en forêt équatoriale (2022-2023)

« C’est au cœur du péril, de l'angoisse, qu'il faut observer l'homme ; c'est le malheur qui révèle sa véritable nature : alors seulement jaillissent du fond de son cœur des paroles sans fard, alors le masque tombe – et la réalité, nue, demeure. »

Lucrèce, De natura rerum.

Dans sa Politique d’aguerrissement au combat de 2017, le général Bosser relie l’aguerrissement à la difficulté du milieu d’évolution : « L’aguerrissement est donc un ensemble de procédés et de mises en situation individuelles et collectives, contribuant à améliorer l’aptitude opérationnelle des hommes (…) dans des conditions et en milieux inhabituels et hostiles ». La forêt équatoriale répond pleinement à cette exigence : hautes températures ; pluie et hygrométrie très importantes ; égale durée du jour et de la nuit ; terrain cloisonné, vallonné, peuplé d’une faune et d’une flore peu clémentes. En un mot, la jungle nous est lointaine et c’est précisément ce caractère étranger qui en fait un révélateur privilégié des forces morales du combattant. En forêt plus qu’ailleurs, la sélection est naturelle et la « lutte pour l’existence dans la nature» prend ses formes les plus strictes.

Lire la suite: CASOAR_251- Tribune.pdf

L’exploitation économique d’un lieu comme levier de la préservation du patrimoine  

Par Foulques d’Aboville- Promotion "Général Vanbremeersch" (01-04) - directeur des opérations de Culturespaces 

Les questions liées au patrimoine et à sa préservation passionnent les Français. Probablement parce que les joyaux dont regorge notre territoire sont les témoins d’époques dont la grandeur et la magnificence, trop souvent révolues, continuent de nous faire vibrer. Symboles d’ancrage et d’enracinement à notre terre charnelle, ils sont l’arrière-plan de nos pensées vagabondes lorsqu’elles s’échappent d’un quotidien trop écrasant ou d’un séjour prolongé en terre lointaine.

Lire la suite:   CASOAR_251-Alumni.pdf

Par Pierre Lafargue  -Promotion "Bicentenaire de Saint-Cyr"  (99-02) 

Lorsque la rédaction du Casoar m’a proposé de livrer mon témoignage, j’ai bien compris son intérêt pour un certain exotisme. Mais calmons-nous ! L’exotisme est à relativiser. Je ne fais que fabriquer des pains et des brioches. Et si je n’en connais pas d’autres, je ne suis peut-être pas le seul cyrard aujourd’hui boulanger.

Qu’est-ce qui mène jusque dans un fournil, vingt-cinq ans après sa sortie de la Spéciale, un jeune officier français voué à servir les armes de sa patrie ? Principalement un savant mélange de goût pour la liberté, pour le service des autres et pour la diversité des expériences vécues. Et je constate que mon parcours professionnel s’apparente à un ensemble de matriochka, ces poupées russes gigognes.

Lire la suite:   CASOAR_251- T Pro.pdf