Le soldat et l'obéissance
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En extraits
L'édito du Président
De l'obéissance au XXIe siècle
"J’invite ceux qui auraient la chance de voyager en Grèce de prendre le temps d’effectuer un petit crochet par le défilé des Thermopyles ; ils pourront se recueillir devant la stèle érigée à la suite de la bataille éponyme, en 480 av. J.-C, qui porte l’épitaphe désormais célèbre :
« Passant, va dire à Lacédémone (Sparte) que nous sommes morts ici pour obéir ses lois »
Elle rappelle en effet le sacrifice des quelque 300 hoplites commandés par le roi Léonidas 1er, face à l’armée perse de Xerxès, très largement supérieure en nombre. Elle intervient dix ans après la victoire de Marathon, qui avait vu la défaite de l’armée de Darius et son repli en Asie Mineure. Cette défaite tactique, emblème de la résistance grecque face à l’envahisseur, permit toutefois de retarder la prise d’Athènes par les Perses ; et quelque temps plus tard, elle fut surtout à l’origine de l’écrasement de leur adversaire par les Grecs au cours de la bataille de Salamine.
Cette bataille, ou plutôt ce sacrifice librement consenti, survenu voici presque 2500 ans, montre à travers ce sobre" 232 - Edito.pdf
Parce que j'ai choisi
(Guillaume Guérin)
" Le thème de l’obéissance est indissociable de la condition de militaire ; comme pour l’engagement, il doit avoir été l’objet d’une profonde réflexion pour qui aspire à servir sous les drapeaux. Obéir n’est pas un acte anodin : c’est remettre sciemment sa liberté aux mains d’un autre. On touche alors forcément à l’idée du chef et si ce dernier acquiert de fait un pouvoir sur le subordonné, ce pouvoir l’oblige. Car l’obéissance se donne comme elle se reprend, pour des raisons plus ou moins louables, plus ou moins justifiées. Enfin, l’obéissance ne concerne pas seulement le militaire : tout être humain obéit à un autre dans les fluctuations de sa vie. Et chacun s’y conforme, sans avoir vraiment pris la peine d’y réfléchir." Guerin - 232.pdf
Mon action implique-t-elle mon chef ?
(Pierre Boet)
"L’obéissance ou la désobéissance ne sont pas l’apanage exclusif de l’armée ; de tels problèmes se posent également aux parents et aux éducateurs et plus généralement à tous et dans tous les domaines de la vie. Le principe même de notre société est de se conformer à ses règles, l’obéissance fonde l’État.
Or, dans une société qui place au-dessus de tout l’épanouissement personnel, la question de l’obéissance apparaît surannée, digne des traités d’éducation de l’époque de la marquise de Sévigné. Le mot « obéissance » tombe dans les oubliettes de l’histoire, voire est confondu avec la soumission. Si l’on tape sur Google le motobéissance, les premiers liens qui apparaissent vous renvoient vers des sites de dressage canin, c’est dire si l’obéissance de l’homme est remise en cause."Boet - 232.pdf
L'esprit guerrier: mode de vie de l'officier
(Erwin Bruder)
"En exercice sur les hauteurs de Sedan, la 132e promotion de l’École de guerre Terre interroge avec amertume les méandres de la Meuse, cherchant à tirer les enseignements du désastre de mai 1940. Mais une partie de la réponse se trouve ailleurs, en amont de l’improbable enchaînement de malchance tactique. Ce qui frappe, c’est surtout l’atmosphère de cette drôle de guerre, dont l’avant-goût de démobilisation tranche avec d’autres époques, celle de l’offensive à outrance ou encore de la furia francese. Notre génération ne peut se figurer l’usure qui avait été générée par « la der des ders » dans l’esprit guerrier de la nation."Bruder -232.pdf
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La Rédaction
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