la féminisation dans les armées aux US - retour sur le Casoar d'avril
A propos de la féminisation dans les armées aux USA...
(Echo au dossier sur la féminisation dans les armées du Casoar d'avril 2018)
Par le colonel Didier Gros - Promotion "Lieutenant Tom Morel" (1987-90), attaché des Forces terrestres à Washington et le lieutenant-colonel Antoine de Malartic - Promotion "De la France Combattante" (1997-2000), officier de liaison auprès de l’US Army
©thinkstock
L’US Army, déjà plus fortement féminisée que l’armée de Terre, poursuit une politique résolue d’intégration des personnels féminins.
Elle compte en effet 15% de personnels féminins dans ses unités d’active, soit 50% de plus que dans l’armée de Terre (10%). Ce taux monte à 17% pour la Garde nationale et 24% pour les unités de Réserve.
Le décalage le plus frappant concerne toutefois la population des officiers féminins - en moyenne trois fois plus élevée dans l’US Army (17%) qu’au sein de l’armée de Terre (5,6%) – et qu’explique en partie le fort taux de féminisation de West Point (20%, avec l’objectif d’atteindre 25% dans les trois prochaines années).
Les dernières restrictions d’emploi ont été levées en 2013 et l’ensemble des unités de combat terrestres de l’US Army et du Marine Corps sont ouvertes aux femmes depuis deux ans (1er janvier 2016).
Les cursus de formation sont désormais mixtes dans les armes de mêlée et les premiers officiers féminins ont rejoint à l’été 2017 les unités de la 82e division aéroportée.
Au terme du plan d’intégration actuel, l’US Army prévoit que l’ensemble de ses brigades opérationnelles seront ouvertes aux femmes à l’automne 2019. L’intégration des femmes dans les armées demeure toutefois aux Etats-Unis un sujet politiquement sensible. Fondée sur l’indifférenciation biologique, la politique d’ouverture totale ne produit pas que les résultats escomptés. La prévalence des comportements sexuels inadaptés reste endémique et très préoccupante ; elle témoigne avant tout de l’absence d’un climat apaisé autour des relations hommes-femmes, culturellement beaucoup plus formatées qu’en France.
Aussi l’US Army essaie-t-elle de dépasser et de dépassionner la question de la féminisation pour l’intégrer dans celle - plus large et moins clivante – de la gestion des « talents » humains.
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