"À l'heure où les ombres s'allongent "

par le général d'Armée Bruno Dary (72-74)- président de La Saint-Cyrienne

La Saint-Cyrienne possède une spécificité, à savoir de réunir dans une même association :

• les élèves en formation, en l’occurrence ceux des trois bataillons qui constituent l’Ecole spéciale militaire ;

• les officiers en service, quel que soit leur grade, dans la mesure où ils continuent d’adhérer, ce qui sous-entend qu’ils continuent de payer leur cotisation, en plus des autres sollicitations et elles sont nombreuses.

• les officiers qui, ayant quitté l’uniforme, ont rejoint la société civile, soit en cours de carrière, soit au moment de leur retraite ;

• et enfin, tous ceux qui n’ont plus d’activité rémunérée, expression préférable à celle d’être « à la retraite », car beaucoup d’entre eux sont bien souvent bénévoles, dans une  ou plusieurs associations ou dans leur municipalité.

Et notre revue, » Le Casoar », se doit de traiter des sujets qui intéressent ces différentes familles ou qui relatent leur vie quotidienne : c’est ce qui est fait pour les saint-cyriens en formation, puisque les premières pages de notre revue sont systématiquement consacrées aux activités des trois bataillons de la Spéciale ; c’est également ce qui est fait pour ceux qui ont embrassé une nouvelle carrière dans le civil, notamment depuis qu’Alumni a vu le jour et que plusieurs pages leur sont consacrées dans notre revue ; et c’est le cas, bien évidemment, de tous ceux qui sont en activité, puisque la plupart des dossiers concernent l’armée d’active. En revanche, pour nos plus anciens, peu d’articles leur sont consacrés. Il y aura, bien sûr, le bazar de service qui ne pourra pas s’empêcher de s’écrier que les pages de la nécrologie leur sont systématiquement réservées… Mais, au-delà de cette pointe d’humour, il nous a semblé opportun de leur consacrer un dossier spécifique.

Pour une académie militaire de combat

 par le général de division Hervé de Courrèges-  promotion "Général Delestraint" (1988-91)- commandant l'AMSCC

« La transformation de l’armée de Terre se fonde sur la modernisation des équipements, la refonte de l’organisation et l’adaptation du fonctionnement. Il s’agit de principes simples et lisibles qui permettront à l’armée de Terre de gagner en cohérence et d’affronter les situations les plus variées : […] organisation simplifiée qui se rapproche autant que possible de la structure adoptée au combat, un style de commandement fondé sur l’autonomie des échelons tactiques et la subsidiarité. » (Ordre général à l’armée de Terre 2023-2030 du général CEMAT en date du 20 juillet 2023).

Une organisation porte une ambition.

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Quand les animaux enseignent la guerre ou le bestiaire stratégique 

Par le capitaine Corentin Pfortner - promotion « Capitaine Hervouët» (2013-16) 

Compagnon aussi bien dans ses heures de gloire que d’infortune, l’animal fut toujours présent aux côtés de l’homme sur le champ de bataille. L’exemple le plus célèbre est sans conteste l’épopée d’Hannibal traversant les Alpes avec des éléphants. De façon moins anecdotique, la colombophilie fit office de moyen le plus utilisé pour les transmissions et le cheval fut longtemps à la fois vecteur de déplacement et de choc. Sylvain Tesson, dans son livre Berezina, retrace la retraite russe de l’Empereur, accompagné de son grand écuyer Caulaincourt, en nous rappelant le martyr des équidés. Or, rares sont les monuments élevés à la gloire des animaux ayant fait le sacrifice de leur vie au combat. Animaux sans sépulcre et sans portrait, seriez-vous la victime de l’ingratitude humaine ? 

Le tombeau des héros étant le cœur des vivants, l’animal gagne ses lettres de sagesse en prenant vie dans les récits des hommes. De fait, longue est cette tradition consistant, par anthropomorphisme, à couvrir les vices de l’humanité d’un pelage de pudeur. 

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Un habitat participatif pour les séniors : Le projet du Béguinage Solidaire d’Arles

François Bourboulon, paroissien, ancien élève de l’École Navale, fils et frère de saint-cyriens- Don Jean Yves Urvoy Roslin, promotion « Général Delestraint » (1988-91), curé - Tristan Robet, CBA (R) TDM, auditeur IHEDN

Comment l’idée d’un béguinage, habitat groupé solidaire et accompagné, concept pas vraiment provençal, a-t-elle pu germer à Arles ?

La paroisse s’est vue confier en 2021 la gestion de l’ancien Carmel, magnifique site racheté par le diocèse d’Aix et Arles au départ des dernières religieuses. Un préalable : définir un projet pour ce lieu. Animée depuis peu par un audacieux curé passé par Saint Cyr à la fin des années 80, la paroisse s’est alors lancée dans une démarche collective pour écrire les grandes lignes de ce qui va devenir « Notre Maison Commune » : une maison paroissiale, familiale et missionnaire. Qui dit famille dit rencontre entre générations. Comment intégrer les plus âgés dans ce lieu ?  C’est ainsi qu’est apparue l’idée d’un béguinage, concept venu du Moyen-âge et des Flandres, c’est-à-dire bien au-delà d’Avignon. 

La Providence nous a permis de rencontrer Tristan Robet, co-fondateur du Béguinage Solidaire et tout a commencé…

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Par Marie-Noëlle Quiot  -Promotion "Chef de bataillon de Cointet" (91-94) 

Marie-Noëlle Quiot Morato, saint-cyrienne de la promotion « Chef de bataillon de Cointet » (1991-94) effectue un parcours de quatorze ans comme officier des armes, puis intègre le corps du Contrôle général des Armées pour une seconde période de quatorze années. En 2022, elle choisit de rejoindre l’entreprise et intègre le groupe Capgemini dans des fonctions de directrice d’engagement et vice-présidente. Dans son témoignage, elle pose un regard positif sur son aventure professionnelle dont elle vient d’ouvrir un nouveau chapitre.

J’ai développé ma première partie de carrière au sein de l’arme du matériel. Cela m’a conduit de la BFA où, comme lieutenante j’ai commandé une section approvisionnement composée de militaires du rang français et allemands (un défi alors qu’à mon arrivée je ne parlais pas un mot d’allemand !), à Draguignan où j’ai eu la chance de me voir confier la création de la compagnie de maintenance mobilité au moment de la professionnalisation de nos armées et de partir à peine huit mois après sa création à Djibouti au sein de la fameuse 13e DBLE.  

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