Le discours ici relayé a été prononcé ce matin à la STAT par notre grand ancien le Colonel (R) DEMESY. Du fait de la situation sanitaire, nous n’avons pas tous entendu son discours puisque nous étions en petits comités répartis dans les différentes emprises et bâtiments. Il a été diffusé par le réseau et j'ai pensé également vous en faire profiter du fait de son indéniable qualité.
Chic à Cyr et bon 2S
Texte du colonel Demesy- promotion général Monclar (84-87)
Lors d’une conférence on s’interrogeait sur le sujet : « que cherchons-nous ? ». Aristote nous disait que la culture quotidienne des vertus nous conduisait au bonheur, ce « souverain bien » selon son expression. Kant lui répondait que les vertus en elles-mêmes constituaient un but. Rousseau estimait que la simple recherche de ces vertus, sans obligation de résultat, suffisait à donner un sens à notre vie.
Dans ce cas, nous sommes comblés. Non pas chacun d’entre nous, mais nous tous de Saint-Cyr. Notre recherche a fini en intégrant la Spéciale et nous y avons trouvé les vertus léguées par nos anciens. A commencer par les trois vertus romaines que je reprenais il y a peu : virtu, fides et pietas. Le courage, la loyauté et le devoir. Et selon la prescription d’Aristote, nous nous y exerçons chaque jour. J’entends d’ici quelques esprits caustiques qui en doutent. Mais collectivement, et c’est la raison de notre présence ici, chaque année, nous célébrons ensemble cette vocation, cet appel. Cet appel qui vient du plus profond de la France.
Et ce qui nous distingue des Romains et d’autres, c’est que nous sommes effectivement français. Français en cette légèreté que célébrais l’an passé. Une légèreté qui, mêlée intelligemment à l’art militaire, n’est ni insouciance et encore moins désinvolture. Elle est le refus de toute lourdeur et de toute pesanteur. Et parce que militaire nous avons fait le choix du tragique, nous n’en rejetons pas pour autant la quête du bonheur. Mais encore une fois, il est un bonheur collectif.
Sens du tragique, bonheur collectif, et légèreté française. Et c’est le poète, c’est Lamartine qui nous éclaire :
« L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux ».
Voilà pourquoi nous sommes ici. Nous sommes des dieux qui nous souvenons du Marchfeld. Ce lieu initiatique des vertus collectives, ce creuset du destin qui nous a forgés qui a fait ce que nous sommes et montré ce que nous devons faire. Mais nous ne sommes pas tombés, nous, nous sommes sortis après un triomphe, un matin à l’aube resplendissante du PDB. Il n’y a plus donc pour chacun d’entre nous que le destin collectif de la France dans l’air léger de notre doux pays.
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