Six saint-cyriens sont "sortis de l’enfer…." !
Par le général d’armée Bruno Dary – Promotion « De Linarès » 1972-74, écrit sur la base d’une analyse faite par le lieutenant-colonel Guy Deluzurieux – Promotion « Lieutenant Darthenay » 1974-76
S’engager dans la bataille des législatives en 2017, année d’évolution significative de l’opinion publique française, douze militaires (sept en activité, cinq en en retraite) et un juriste du ministère des Armées ont osé le faire ... Trois ont gagné, et aucun n’a perdu, car tous méritent notre respect !
Sur le podium des élus, une saint-cyrienne, la capitaine Laëtitia Bruneau épouse Saint-Paul (« Général de Galbert », 2002-05). Des douze candidats militaires, la moitié sont des saint-cyriens : trois généraux, Didier Tauzin (« Capitaine Danjou », 1971-73) ; Bertrand Ract-Madoux (« de Linarès », 1972-74) et Bertrand Soubelet (« Général Rollet », 1978-80) ; deux officiers supérieurs : Benoît Kandel (« Général de Monsabert », 1982-85) et Luc Laîné (« Chef de bataillon de Cointet », 1991-94) ; un officier subalterne, Laetitia Bruneau.
En dehors de la famille saint-cyrienne, nous rendons hommage avec plaisir aux autres candidats militaires : un colonel (er) de Gendarmerie (Jean-Louis Masson) et un infirmier Commando-Marine (Jean-Michel Jacques), qui sont aujourd’hui députés. D’autres, avec eux, se sont lancés dans cette aventure : un marin (capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril) ; une aviatrice, pilote de chasse (capitaine Marion Buchet) ; un gendarme (le gendarme Rousset) ; et un sous-officier des forces spéciales (Corrégé). A tous, BRAVO !
Bien que les militaires en activité, sans appartenir à un parti politique, aient le droit (article L. 4121-3 du code de la Défense) de se présenter à une élection (élus, ils se retrouvent en situation de détachement d'office), aucun militaire n'avait été encore été élu député depuis 1918, et, sous la Ve République, deux seuls l’avaient fait, si bien que le monde militaire est aujourd’hui quasiment inexistant dans les assemblées législatives. L’an 2017 marque donc un retour, encore timide, de notre monde dans l’univers politique. Dans toutes ces candidatures courageuses, sans doute faut-il y voir la marque du dynamisme, de la foi, du courage et de la volonté de servir, appris à Coëtquidan et confirmés tout au long de leur carrière.
Tous ces candidats militaires forcent le respect, mais la proportion de saint-cyriens interpelle la famille du Casoar : un triumvirat de généraux, un binôme de colonels et une capitaine. Aucun n’a fait moins de 3%, et deux étaient présents au second tour du scrutin, le général Bertrand Ract-Madoux, ancien CEMAT et qui a dû démissionner de sa fonction de « Gouverneur des Invalides », et le capitaine Saint-Paul. Ceci illustre bien que, dans une nation qui, à 82%, aime son armée, il existe une opportunité pour se lancer en politique, même quand les vents semblent défavorables !
Sans se lancer dans des conjectures politiques, les élus ont pu et su bénéficier de plusieurs facteurs importants : l’incontestable « effet Macron», un ancrage local, une image positive du militaire, et la jeunesse, car l’âge du capitaine, la seule élue (LREM), est certainement un phénomène générationnel. Par ailleurs, que l’on partage ou non ses convictions, La Saint-Cyrienne tient à rendre un hommage particulier à notre camarade Didier Tauzin, qui s’était porté candidat à l’élection présidentielle.
Ces candidatures et leurs résultats montrent clairement qu’il existe un espace pour participer à un renouveau de l’esprit de Défense et que la présence d’officiers au sein de l’Assemblée nationale apportera un regard neuf ! Il faut surtout espérer que ces candidatures feront école et que d’autres camarades n’hésiteront pas à s’investir pour mener ce combat, d’un genre complètement nouveau pour celui qui se lance !
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