Rencontre des Entrepreneurs de France / Défense - La REF Défense
Le colloque des entrepreneurs de France sur le thème de la Défense, animé par Bernard de La Villardière s’est tenue, le lundi 27 juin, en présentiel et visioconférence. Ont été évoquées les nouvelles menaces, le réarmement mondial et les réorientations stratégiques nécessaires. La guerre en Ukraine ayant mis la question militaire au cœur des préoccupations quotidiennes. A l’automne 2021, la France a révisé sa vision stratégique, notamment, un retour du conflit de haute intensité et la nécessité de réarmement.
Un défi de notre pays qui est également celui de l’Europe comme a pu récemment le rappeler notre Chef de l’Etat. Retour en intégralité et morceaux choisis sur les tables rondes de La REF Défense.
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Souhaitant contextualiser cet événement, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Mouvement des entreprises de France (Medef) a rappelé l’existence depuis la suppression du Service national, du Comité de liaison Défense, dont la vocation est de rapprocher le monde de la Défense, de l’économie et des entreprises. Ce comité œuvre sur la reconversion des militaires mais également d’autres actions comme la reconversion des blessés, la réserve, les industries de Défense. Outre ces dernières, l’actualité en Ukraine a incité le président du Mouvement des entreprises de France à invitre, les entrepreneurs et industriels à se préparer à l’économie de guerre : « Nous sommes entrés dans une autre période économique et géopolitique où la volonté de puissance passe avant celle du bien-être ». Face à cette nouvelle donne, Geoffroy Roux de Bézieux a tenu à souligner que "la réindustrialisation a mis à jour quelques secteurs dont l'économie française ne peut plus dépendre auprès d’autres pays".
Le Vice-amiral d’escadre Nicolas Vaujour, sous-chef « Opérations » de l’Etat-Major des Armées a exposé la vision stratégique de l’Etat-Major des Armées. Il a rappelé que « nous sommes passés d’une période de paix, crise et guerre à une période de compétition, contestation et affrontement. On voit en Europe, le retour de la guerre sur le sol (…), une situation qui avait déjà été décrite dans les précédents Livres blancs successifs sur la Défense nationale et envisagée par les armées ». Le softpower, la propagande, la désinformation font désormais partie du quotidien.
Les nouveaux terrains de confrontations, leurs formes sur Terre, Air, Mer, Espace et fonds sous-marins ont été évoqués par le Général de division aérienne Michel Friedling, commandement de l'Espace, le Général de division aérienne Didier Tisseyre, commandant de la cyberdéfense (COMCYBER), le Général de brigade Gilles Haberey, commandement Terre pour le Territoire national et le Contre-Amiral Marc-Antoine Lefebvre de Saint Germain, Centre d'études stratégiques de la Marine (CESM).
Ils ont respectivement présenté les réponses apportées pour contrer les nouvelles menaces et les objectifs de l’armée française dans les mois et années à venir.
La troisième table ronde a abordé la question de la cohésion nationale en cas de conflit.
Le Général de corps d'Armée Hervé Gomart, Major Général de l'Armée de terre a défini la cohésion nationale par les forces morales, notamment ses aspects cognitifs, physiologiques et psychologiques. Afin de préparer les nouvelles générations à être en capacité de développer celles-ci dans le cadre d’un conflit, il convient selon lui de « diffuser un esprit de Défense ». Les familles de cette jeunesse, l’utilisation des réseaux sociaux participent à cet effort. Conjointement, la réserve citoyenne et de la réserve industrielle qu’il convient d’identifier au sein des entreprises, constituent des axes à renforcer.
Abordant la réflexion autour du mythe ou de la réalité de l’union de la nation, l’historien, écrivain et professeur Jean-Marc Marill, (G2S) part du postulat que « la résilience civile était un acteur majeur de la victoire ou de la défaite ». Il incite à travailler sur cette notion. Selon lui, la cohésion nationale passe également par le discours historique et notamment « la représentation mentale que se font les peuples de leur propre histoire ». Et de conclure, qu’il convient d’être en capacité de faire la guerre pour une représentation mentale qui le dépasse : un « soldat se bat pour son drapeau ».
Arnaud Danjean, député européen et Patricia Mirallès, députée de l’Hérault, VP commission de la Défense ont exprimé leurs perceptions de la souveraineté européenne en matière de défense.
La dernière table ronde a permis aux représentants des industriels et du maintien en condition opérationnelle des armées de confronter leurs points de vues sur la nécessité ou non de changer les carnets de commandes pour nos propres forces armées avec ce retour en guerre sur le continent européen. Parmi ces intervenants, ce sont exprimés : l’ingénieur général hors classe Monique Legrand-Larroche directrice de la direction de la maintenance aéronautique (DMAe), le contre-Amiral Lionel Bourut, adjoint au directeur du service de soutien de la Flotte (SSF), le colonel Etienne Gourdain, Adjoint au directeur du service interarmées des munitions (SIMu), le général de corps d’armée Christian Jouslin de Noray, directeur de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMt), EEmmanuel Viellard, DG de LISI Group, président du comité liaison Défense du MEDEF, président d’honneur du Groupement des équipementiers au sein du GIFAS, l’ICA Walter Arnaud, sous-directeur au sein du service des affaires industrielles et de l’intelligence économique de la direction générale pour l’Armement (DGA/S2IE)
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