Nous publions ci-dessous le témoignage de Marc Paitier (77-79) après la disparition de Jean Raspail
Hommage à Jean Raspail, saint-cyrien de cœur et d’esprit
Jean Raspail, l’écrivain explorateur récemment disparu, était capitaine de Frégate mais son œuvre est riche de belles figures d’officiers, animées par le plus pur esprit saint-cyrien, avec une prédilection pour les cavaliers légers : « Il y a un style "hussards", disait-il. Une façon de se tenir droit, d’aller jusqu’au bout de son destin, de mépriser les compromissions et de rire de ses illusions, de s’inventer une cause à sa mesure et de la défendre hautement, quitte à en mourir, mais gaiement. Plus qu’une morale une attitude. » Pour vivre cet idéal, Il avait fondé un royaume imaginaire, la Patagonie, débarrassé des servitudes, des pesanteurs et des lâchetés du monde réel qui a cessé de vivre par peur de mourir. De nombreux saint-cyriens ont demandé et obtenu la nationalité patagone, symbole du refus de ce qui est en train de nous dissoudre, mais aussi de panache, d’humour et d’impertinence. Il s’est trouvé qu’une promotion de Saint-Cyr toute entière a souhaité devenir sujet du roi de Patagonie. Jean Raspail, en qualité de consul général, n’a pas répondu positivement à cette demande. La démarche doit rester individuelle. Elle n’est qu’un jeu, mais un jeu sérieux qui nous élève au-dessus de nous-même et nous amène à prendre le maquis de l’esprit pour résister à toute forme de soumission servile. Il ne s’agit pas de renier la France mais, au contraire, de retrouver les vertus qui ont fait sa grandeur. Lisons et relisons, l’œuvre de Jean Raspail peuplée de personnages qui nous invitent à méditer cette belle formule de William Shakespeare : « Souffrez qu’humbles héros dans le calcul immense, nous fassions travailler les forces de nos rêves. » Il n’y a rien de plus urgent.
Marc Paitier (Saint-Cyr 77-79, promotion maréchal Davout), lieutenant au Royal Étranger Patagon.
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