FACE À LA POLÉMIQUE
Depuis une dizaine de jours, plusieurs d’entre vous nous ont contactés pour savoir ce qu’il fallait penser de la prise de position de certains camarades sur le site « Place d’Armes ».
Sur le fond, nul ne peut nier que le collectif aborde des sujets qui préoccupent aujourd’hui les Français et qui seront certainement au cœur des prochaines élections : la fragmentation de la communauté nationale, surtout pour nous qui sommes particulièrement sensibles à la notion de fraternité d’armes ; l’apparition de zones non contrôlées dans notre pays, surtout pour nous qui sommes souvent intervenus pour rétablir l’état de droit dans des zones grises, voire en guerre ; et l’augmentation de la violence quotidienne en France, surtout pour nous qui avons si souvent veillé à maitriser la force pour rétablir la paix. Ce sont autant de sujets de préoccupations, qui, d’ailleurs, ne concernent pas que les militaires.
Mais cette préoccupation ne justifie pas l’erreur attendue de cette prise de position et surtout ses différentes ambiguïtés :
* la première d’entre elles concerne l’affichage du grade de chaque signataire : ou l’on agit et écrit en tant que citoyen, et dans ce cas on « oublie » son grade ; ou on veut mettre en avant son côté « ancien combattant », et dans ce cas, on se doit de respecter le devoir de réserve ;
* la deuxième ambiguïté est la récupération politique, qui n’a pas manqué : et cela à tel point que l’environnement médiatique et social ne fait plus état des raisons de cette pétition, mais essentiellement de l’état d’anciens militaires et surtout de la présence d’une vingtaine de généraux parmi les signataires ;
* et l’ambiguïté sans doute la plus importante est que cette pétition ne rend pas service à nos camarades d’active, à peine quelques mois après la lettre du Chef d’Etat-major des Armées au monde combattant, qui mettait à l’honneur notre fraternité d’armes, quelle que soit notre condition !
Dans ces situations complexes, je vous invite à laisser le dernier mot à Saint-Exupéry : « Puisque je suis l’un d’eux, je ne renierai jamais les miens quoiqu’ils fassent… et quoique je pense alors sur eux, je ne servirai jamais de témoins à charge ! »
GAR (2S) Bruno Dary
Président du Comité national d'entente
Président de La Saint-Cyrienne
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